Burn out parental

Alors que le tabou sur le burn out professionnel commence à tomber, un autre émerge dans l’ombre car il touche un aspect de la vie très sensible : celui de la parentalité. 5% des parents seraient pourtant touchés par ce phénomène.

Le burn out parental est nommé pour la première fois dans les années 1980.

Quelques études sont réalisées entre 2007 et 2014 mais uniquement auprès de parents ayant des enfants gravement malades. Il faudra attendre 2017 pour que de nouvelles études soient menées dans la population générale par Isabelle Roskam et Moïra Mikolajczak, fondatrices du Parental Burnout Training Institute.

Le Burn out c’est quoi ?

Vous connaissez l’expression « je suis à bout » et bien c’est le signe que l’on en est pas loin.

Définition :

Le Burn out parental ou épuisement parental est un syndrome qui touche les parents exposés à un stress chronique ce qui épuise leurs ressources d’énergie et les laissent dans un épuisement complet. Le Burn out parental n’est pas sexiste, il touche aussi bien les hommes que les femmes.

Nous sommes d’accord, tous les parents à un moment ou un autre se retrouvent dépassés, épuisés dans leur rôle de parent. Ils ne sont pas forcément en burn out parental.

Comment reconnaitre les symptômes du burn out parental ?

  • Le premier symptôme à apparaitre : l’épuisement dans son rôle de parent.

Ce sentiment d’épuisement peut se manifester au niveau émotionnel (je n’en peux plus), cognitif (incapacité à réfléchir  correctement) et/ou physique (fatigue).

Le parent est incapable de répondre aux sollicitations de sa famille, de faire face aux tâches du quotidien. Même réfléchir à la plus petit demande, « que mange-t-on ce soir ? », lui pompe une énergie considérable. Il est en mode survie.

  • Le second symptôme : la perte de plaisir dans son rôle de parent.

 Vous avez juste envie de hurler si vous entendez une fois de plus votre enfant crier « maman » ou « papa ».

Ce mot que vous rêviez d’entendre lorsque votre enfant apprenait à parler est devenu votre pire cauchemar.

Vous ne prenez plus de plaisir à jouer avec votre enfant ou tout simplement à passer du temps avec lui, votre seul souhait est que l’on vous oublie un moment.

  • Le troisième symptôme : la distanciation affective par rapport à l’enfant.

Trop fatigué, vous n’avez plus d’énergie à consacrer à votre enfant, à investir dans la relation, le lien est comme coupé. L’écoute se dégrade, vous ne prêtez plus attention à ce que l’enfant vous raconte, vous rentrez en mode automatique dans l’éducation de votre enfant. Dans ce mode le parent ne fait que ce qui est obligatoire (conduire l’enfant à l’école, aux activités, le préparer pour la nuit etc.) mais il n’y prend plus plaisir.

Le parent n’arrive plus à monter à l’enfant qu’il l’aime tout simplement.

  • Le quatrième et dernier symptôme : le contraste

Le parent prend conscience de la distance qui s’est creusée entre son parent d’avant et celui qu’il est maintenant. Il ne se reconnait plus et ne sais pas comment revenir en arrière. Il a honte du parent qu’il est devenu. Cette honte est d’autant plus grande qu’il se voit s’éloigner de l’image de parent idéal qu’il s’était imaginé.

Par contre le burn out parental n’est pas :

  • La dépression : abattement, état de souffrance qui se traduit par une lassitude, une perte d’énergie et un dégoût de la vie. Elle touche toute les sphères de la vie (privée, professionnelle, sociale).
  • Burn out professionnel : touche la sphère du travail, il survient quand le travailleur ressent un écart trop important entre ses attentes et la réalité de son travail (situation de stress professionnel chronique).
  • Le baby blues ou dépression post-partum : qui survient après la naissance du bébé et est généralement dû à des changements hormonaux et à la fatigue.

Les Causes du burn out parental ​

La société actuelle met une pression considérable sur les parents. En effet la société du XXIème siècle accorde une place prépondérante à l’enfant depuis les années 80-90. La France avec sa « loi anti-fessé » voté au sénat le 2 juillet 2019 à encore renforcé cette place. De plus avec les réseaux sociaux les parents sont dans une course à la surenchère pour montrer celui qui sera le parent le plus parfait. Cet idéal du « parent parfait » les pousse à se transformer en wander woman ou en superman pour prouver qu’ils peuvent y arriver.

Quand le parent commence à perdre pied, il voit cet idéal de « parent parfait ». s’éloigner ce qui crée une détresse psychologique intense. Il se met à se dévaloriser, il a une perte de confiance en soi qui le fait chuter de plus en plus bas.

Les Conséquences du burn out parental

Ses conséquences sont multiples :

  • Sur l’enfant tout d’abord en augmentant les risques de négligences ou de violences affectives, physiques, verbales ou psychiques. En réaction l’enfant va développer des troubles anxieux, des troubles du sommeil, des difficultés scolaires et un repli sur soi.
  • Sur le conjoint en augmentant les risques de conflits
  • Sur le parent lui-même : il est irritable ou en colère, il ne trouve plus le sommeil, il a des manifestations physiques (mal au ventre, au dos, des migraines etc.). Dans les cas les plus extrêmes cela peut conduire à des addictions ou des idées suicidaires.

Comment le prévenir ou en sortir ?

Il est important de :

  • Etre à l’écoute de son corps et de connaitre ses limites ;
  • Identifier les facteurs de stress pour mieux les contrer ;
  • Savoir demander de l’aide que ce soit auprès de ses proches, de son conjoint ou auprès de professionnels tels que le médecin traitant, le thérapeute ou encore le coach parental ;
  • Ne pas laisser la souffrance s’installer parce que l’on pense avoir échoué dans son rôle de parent.

L’échec ne survient que si l’on ne fait rien.

La notion clé à retenir si on se sent sombrer c’est « savoir demander de l’aide ».

Le burn out parental n’arrive pas qu’aux autres. Tout parent peut un jour y être confronté, alors soyez vigilant et ayez le bon réflexe : demander de l’aide.

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